YVES RENIER


 

 

Yves RÉNIER

 

Sacré #YvesRénier !!! je n’arrête pas de penser à toi ! La nuit…ta gouaille me manque, tes tweets hebdomadaires avec pour images des fonds marins que tu affectionnais tant, ponctués de « très bon week-end à tous » vont nous manquer aussi, tu fais chier ! je sais que je n’suis pas le seul à penser ça ! t’es parti au mauvais moment, trop monde se sont fait déjà la malle !

Coincé dans le Sud, je n’peux même pas être présent à l’église de Neuilly, avec en prime la belle cavalcade des hypocrites, surtout avec ceux qui comptent : avec tes potes les vrais, qui doivent épauler tes enfants, ta #KarinRenier ton Clan si chéri qui doit être dévasté mais qui doit tenir le coup et t’offrir la plus belle cérémonie que tu mérites… j’aurais tant aimé être là pour t’accompagner aujourd’hui pour ton Grand Vol.

Alors un p’tit mot, ma manière à moi d’être vous tous, avec TOI …

3 « Moulins » ça ne s’oublie pas !

Année 1994. Buriné, t’avais l’air d’un capitaine ancré à ton bureau, la casquette vissée sur ta tête… tu m’as mis tout de suite à l’aise, genre : « pas d’essais quand j’vois ton CV ça m’suffit ! quelques jours avec moi ça te dit ?! »

Notre Globe-Trotter transformé en Commissaire Moulin, il est là devant moi, en chair et en os !  Toutes les couvertures des magazines où tu faisais la une, celle de « Télé7 jours » en particulier, les feuilletons (on ne parlait pas de séries encore) sont revenus comme un ouragan dans mes souvenirs en culottes courtes !

Rebelote 2000… Klaus Biderman en assure la réalisation. Cette fois ci t’es juste acteur moins de pressions, cool… Le tournage se passe dans une blanchisserie, tu m’avais filé le rôle du directeur véreux paralysé, dans un fauteuil roulant, je suis toujours dans mes petits souliers c’est le cas de le dire, une semaine de tournage à te donner la réplique…tu t’es conduis comme un frangin, attentif et plaisantant entre chaque prises…

Enfin 2002 : cette fois ci un autre monstre est à tes côtés qui réalise : Gilles Béhat : de la même trempe, vous vous entendez comme deux larrons en foire, c’est pour ça que j’vous aime, j’endosse le personnage de l’expert psychiatre, une tartine de texte à s’enfiler enfin j’me décoince, tout se passe bien… une certaine complicité pointe le bout de son nez…

On se perd de vue, ma faute, je ne fais pas le job de te donner des news (les mails sont au début en France) pour rester en contact…

Les années passent, on se croise dans les festivals, tu ne changes pas, ton capitale sympathie est enracinée en toi, et un jour, de l’année 2018 mon pote Marchal me dit « viens becqueter à la maison ce soir, on est juste entre nous… » l’improvisation de dernière minute avec Marchal, j’ai l’habitude, j’adore, on ne sait jamais c’que va arriver, pas l’temps de tirer des plans sur la comète … arrivé chez eux, qui je vois ? Rénier, sa femme Karin tous les deux en personne ! pourquoi Catherine et Olivier m’ont invité ? … Mystère…

Une soirée bien arrosée évidemment toujours chez les Marchal bons pinards retrouvailles comme si on s’était quitté la veille, on papote, on refait le monde, souvenirs, on se marre, fous rires, ceux de Rénier et de Marchal tous deux réuni : un volcan de joie de vivre ! tous les ingrédients sont là pour passer une super soirée et de s’apercevoir qu’on est heureux d’être sur Terre dans ces moments-là !

Le lendemain Olivier m’appelle :

  • Tu vas recevoir un coup de fil d’Yves, il va faire le film sur Michel Fourniret, il t’verrait bien dans le rôle…

Les bras m’en tombent ! C’est quoi cette embrouille ?

Coup de fil à midi d’Yves avec sa voix si reconnaissable :

  • Dis-moi Godefroy de Montmirail, (sic) en te regardant hier soir, j’ai pensé à toi, j’vais sûrement tourner l’histoire de Fourniret, t’as la gueule de l’emploi pour l’incarner !

Énorme !!! j’hallucine !

C’est tout Marchal ça ! Il n’te dit rien et puis l’air de rien, toujours une idée derrière la tête il t’offre ce cadeau-là, la raison pour laquelle il avait concocté et organisé cette soirée avec Catherine ! belle preuve d’amitié, une de plus …

Pendant plus d’un an, on s’appelle, on échange, on s’apprivoise, j’me lâche enfin, on s’comprend, on aurait d’ailleurs du mal à ne pas s’entendre avec toi, t’as un tel pouvoir de séduction, avec ton sens inné de l’amitié, qui résisterait ?  tu m’demandes de jeter un coup d’œil sur le bouquin « l’Ogre des Ardennes » tu m’envoies la dernière version du scénar, j’les dévore tous les deux, illico j’me fais tirer le portrait pour avoir une photo qui se rapproche le plus possible de Fourniret, j’me répète que t’as un putain d’flair, que j’peux enfiler le costume de cette belle enflure ! … la photo de #FrançoisDarmigny ne fait que souligner que t’avais vu juste, que tu ne t’es pas trompé ! T’es sur le cul!! Tu m’invites dans la foulée à venir chez toi pour l’anniversaire de ta femme Karin! hyper touché de faire partie de vos intimes… je sens que ça va l’faire …#JacquesPradel, notre encyclopédiste des affaires de meurtres et des faits divers, vient m’apporter son soutien et son concours, il m’envoie des documents afin d’y puiser quelques renseignements supplémentaires au cas où …

Puis un jour, plus de news, ce putain de covid est là, il fait chier tout le monde il nous boucle et nous enferme, j’te laisse des messages sur ton portable, rien, je m’angoisse ! les semaines défilent et enfin coup de fil de toi, très bref, ça sent l’pâté, je le sens au timbre de ta voix, quelque peu emmerdé « TF1 est derrière, ça va être compliqué » … instinctivement je sais que c’est foutu…

Je l’apprends par mon agent ! « Ils » choisissent quelqu’un de plus bankable » Vous connaissez la suite…

Ma première réaction, viscérale : Envie de vomir, totale déception, c’est quoi ce métier de merde ??? … je t’envoie un sms salé…  Tu m’rappelles dans la minute, gêné, j’peux le comprendre, mais sûr le moment, j’ai du mal à avaler la pilule ! Mon putain d’ego en a pris un coup … j’te raccroche au nez …j’apprends par la suite par un pote commun que tu aurais bien aimé m’avoir finalement…

Et aujourd’hui tu t’envoles Yves ! j’n’ai même pas eu le temps de te dire au revoir, que nous reparlions tout ça, en rigolant, que j’comprends bien, dans ce métier, c’est monnaie courante, des coups dans l’dos, ça arrive tout le temps, que tout ça n’est pas bien grave finalement, que les choses sont comme elles sont, quand elles doivent se faire, elles se font ou pas, c’est comme ça et pas autrement …!

J’y ai cru, et  je sais que t’y as cru Yves, c’est ça l’important, comme je l’ai écrit précédemment ça a été « un mal pour un bien » t’en fais pas, rien que pour mes mômes, ça a été bénéfique : ne pas endosser perpétuellement des rôles d’enc…, surtout celui là !

Un grand merci en tous cas de tous ces instants que nous avons partagé Yves, j’ai eu vraiment bcp de chance de te croiser sur ma route, je t’embrasse l’ami je sais que tu seras que tu resteras ce héros protecteur pour ta Karin et tes enfants chéris, pose ton flingue là haut d’en n’as plus besoin , envole-toi, ton pote Clément Michu est déjà là, tous ceux que tu vas retrouver et qui sont déjà parti depuis plus d’un an…un pacsif ! toute cette assemblée doit accueillir avec les honneurs qu’il se doit…  j’vois d’ici l’euphorie générale ! Et pardonne-moi de t’avoir montré l’une de mes sales facettes de mon être … mais mon cœur est là, intact vis à vis de toi !